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dimanche 14 septembre 2014

TSURUMI Shunsuke 鶴見俊輔 (1922-)

Par Brice Fauconnier

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Philosophe, essayiste et critique littéraire. Dernier intellectuel encore vivant représentant le progressisme et le pacifisme, marqué par le vécu de la période de la guerre, Tsurumi commence ses études universitaires à Harvard (1939). Il est rapatrié en 1942 et mobilisé à Java puis à Singapour. Traducteur du pragmatisme américain, membre fondateur du Groupe d’étude scientifique de la pensée (avec entre autres Maruyama Masao), ses analyses d’après-guerre allient philosophie du langage, souci de scientificité, analyse du discours et critique des revirements politiques et idéologiques au Japon des années 1920 à la fin des années 1980 (en jap. tenkô). Opposé à la guerre du Vietnam et au réarmement du Japon, il milite contre les oublis et les déformations de la Seconde Guerre mondiale au Japon et aux États-Unis. Les champs et le style de ses interventions sont vastes : textes théoriques sur la connaissance scientifique, commentaires sur auteur, journalisme, culture populaire, diffusion d’une version critique de l’histoire du Japon dans le monde à travers de nombreux séjours à l’étranger (Canada, Mexique), etc.

Tsurumi Shunsuke shû 鶴見俊輔集 (Œuvres de Tsurumi Shunsuke), Tokyo, Chikuma shobō, 1991-1992, 19 vol. parus.

TOSAKA Jun 戸坂潤 (1900-1945)

Par Brice Fauconnier

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Philosophe matérialiste. Il débute à l’Université de Kyôto sous la direction de Tanabe Hajime avec les questions d’espace euclidien et non euclidien, la philosophie des sciences et le néo-kantisme (trad. de Wildenband). Résolument marxiste (dont le modèle est La Question juive de Marx), il s’intéresse ensuite aux théories des sciences, à la technique et à la critique de l’idéologie au moyen d’une analyse des discours intellectuels philosophique, littéraire et esthétisant. Membre fondateur du Groupe d’études matérialistes (1932-1938), il est censuré à plusieurs reprises, licencié deux fois et emprisonné trois fois. Il poursuit néanmoins son entreprise critique théorique et journalistique de l’actualité, notamment contre la guerre et les intellectuels ou les dirigeants soutenant l’idée d’une suprématie identitaire japonaise en Asie de l’Est et dans le Pacifique. Il meurt en prison le 9 août 1945. Son ouvrage le plus cité reste ses Essais sur l’idéologie japonaise (trois éditions de 1935 à 1937).

Tosaka Jun zenshû  戸坂潤全集 (Œuvres complètes de Tosaka Jun), Tokyo, Keisô shoten, 1967, 6 vol.

jeudi 30 janvier 2014

Conférence samedi 15 février 2014

M. Brice FAUCONNIER  (CEJ / Inalco

donnera une communication  sur le thème de:

À la base du matérialisme de TOSAKA Jun (1900-1945) :
les « Essais sur l’espace » (1924-1928) et la délimitation du caractère (seikaku) d’un objet 


TOSAKA Jun
Samedi 15 février  2013, 14h30-16h30

La salle 4.13

I.N.A.L.C.O. - Pôle des Langues et Civilisations
65, rue des Grands Moulins, 75013 Paris
Métro 14 et RER C : Bibliothèque François Mitterrand
Sortie: rue des Grands Moulins

Résumé: 

Principalement connu pour ses critiques de l’Ecole de Kyôto, de la philosophie herméneutique de la première moitié des années trente et, plus encore, pour celle de l’idéologie japonaise à partir de 1934-1935, Tosaka Jun se positionne à partir de la moitié des années vingt sur un matérialisme issu de ses recherches en philosophie des sciences. Il intègre néanmoins durant son parcours des apports extrêmement variés. Pour ce qui est de la philosophie : les classiques grecs ; Kant et le néokantisme ; Dilthey ; Fichte ; Husserl ; Hegel, plus tardivement Marx et Heidegger. Parallèlement, ses recherches en sciences l’amènent aux questions posées par la géométrie non euclidienne et la mathématisation de la géométrie autant que la théorie de la relativité ou les limites de la technique. C’est donc, à travers Tosaka, le versant épistémologique de la philosophie japonaise des années 1920-1930 que nous présentons ici. 

La cohérence de ce long travail d’incorporation apparaît, à notre sens, dès 1925-1926, lors de la mise en forme décisive de son projet critique des modes de connaissance et de leur diffusion dans le Japon de l’époque. Résolument marxiste à partir de 1930, son engagement pratique pour la « quotidienneté de philosophie » prend pour base une réflexion précoce des années 1922-1929 sur des thèmes comme la délimitation des critères de validité d’une connaissance, la définition d’un « problème », la distinction entre sciences de la nature et sociales, pour aboutir à la fonction sociale du discours philosophique dans la légitimation des particularités japonaises. 

 L’une des entrées privilégiée pour comprendre la formation de cette pensée qui le mènera à décéder en prison, est le fondement d’une logique de la connaissance adaptée ou non à une situation particulière qui remonte à ses premières études sur les théories de l’espace, série de textes souvent négligés pour leur technicité, mais dont l’actualité se trouve confirmée à la lecture des premières recherches de Jocelyn Benoist ou celles de Michel Fichant sur Kant, et tout particulièrement de Luciano Boi. A partir de Kant et de sa confrontation avec les géométries postérieures, nous nous contenterons de délimiter la progression de cinq essais écrits entre 1924 et 1927, c’est-à-dire juste avant la rencontre avec le Marx de La Question juive. Nous isolerons certains des éléments les plus représentatifs de ces essais, dont l’aboutissement gravite autour du concept de caractère.


     Ces essais sont, dans l’ordre chronologique : 

          - « Jusqu’à la formation de l’espace physique » (nov. 1924) 
          - « Réalisation de l’espace physique » (non daté, probablement courant 1925) 
          - « Géométrie et espace » (nov. 1925) 
          - « Sur l’espace comme catégorie » (nov. 1926) 
          - « L’espace comme caractère » (août 1928), trad. française dans la bibliographie           ci-jointe.

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Accès libre
Conférence suivie d'une discussion

Responsables : Simon EBERSOLT, Akinobu KURODA,
Takako SAITÔ, Bernard STEVENS, Mayuko UEHARA
Contact courriel : takako.saito@univ-lehavre.fr,
akinobukuroda@gmail.com, simon.ebersolt@gmail.com