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lundi 1 octobre 2018

Conférences Samedi 6 octobre 2018

M. Jean-Michel BUTEL, (CEJ / Inalco)  

« Ce que permet le lien : histoire et utilisation contemporaine du concept de en 縁 au Japon. »

Quand on s’intéresse aux relations interpersonnelles au Japon, et aux mots utilisés pour en parler, on rencontre fréquemment un terme dont l’emploi laisse entrevoir une profondeur sémantique qu’on a rarement le temps d’explorer : celui de en 縁. Dans cet exposé, nous aimerions retrouver les grandes étapes de cette notion : son apparition en Chine, son utilisation dans l’enseignement bouddhique, son introduction au Japon et les différents développements qu’il y a connus, dans le milieu de la cour impériale tel qu’on peut l’entrevoir à travers la littérature, chez les guerriers, à l’époque moderne et chez les scientifiques japonais, plus particulièrement les anthropologues de la fin du XXe siècle. Ceci devrait permettre de rendre compte de la polysémie du concept, mais aussi de ce qu’autorise son usage pour nos contemporains. Nous évoquerons pour finir ce que l’on dit de la relation amoureuse au Japon quand on la pense en terme de en.

M. Laurentiu ANDREI (ENOJP/PHIER, Académie de Créteil, Paris I Panthéon-Sorbonne)


« Propos sur engi  (縁起) : Implications éthiques de la coproduction conditionnée »    

Considérée comme un élément essentiel du credo bouddhique, la coproduction conditionnée (<s> pratītya-samutpāda, <j> engi 縁起) désigne la chaîne causale duodénaire que Śākyamuni Buddha aurait découvert lors de son éveil. Outre le fait qu’elle donne une explication à l’origine de la souffrance liée à la perpétuation au sein du cycle karmique des renaissances, la coproduction conditionnée est aussi une manière de rendre compte de la causalité inhérente à la réalité des choses et phénomènes. D’emblée, elle fut considérée comme une théorie dont le sens véritable tend à demeurer caché et dont la profondeur est à la mesure de son obscurité. De fait, on chercha à comprendre, par exemple, si son inéluctabilité était compatible avec le caractère intentionnel des actes ; si, parmi ces actes intentionnels, la pratique de la voie permettait de s’en libérer. Le cas échéant, cela implique-t-il qu’un éveillé puisse être considéré comme celui dont la condition existentielle s’affranchit d’une quelconque dynamique causale et dont les actions sont dépourvues de caractère moral ? 


Eu égard aux problèmes d’ordre métaphysique et éthique qu’elle soulève, on comprend que la coproduction conditionnée ait pu exercer la sagacité de générations de pratiquants et de bouddhologues qui se sont attachés à en clarifier le sens à travers une littérature abondante. Prenant appui sur certains de ces travaux, la présente communication souhaite aborder la question de la causalité en sa dimension éthique à partir de trois écrits du moine zen Dōgen (
道元) (1200-1253) : La grande pratique (Daishugyō 大修行), Les trois temps karmiques (Sanjigo 三時業) et Foi profonde en cause et effet (Shinjin inga 深信因果).


La séance aura lieu : de 14h30 à 16h30 à l’Inalco, 65 rue des Grands Moulins, 75013 Paris, salle 3.15.

lundi 31 mars 2014

Conférence samedi 5 avril 2014

M. Laurentiu ANDREI (Université Blaise Pascal, Clermont-Ferrand)

donnera une communication  sur le thème de:

La Connaissance de soi : une comparaison entre Épictète et Dôgen

Dôgen (1200–53)
Samedi 5 avril 2014, 14h30-16h30 La salle 5.12

I.N.A.L.C.O. - Pôle des Langues et Civilisations
65, rue des Grands Moulins, 75013 Paris
Métro 14 et RER C : Bibliothèque François Mitterrand
Sortie: rue des Grands Moulins 


Résumé:  

Dans ses Exercices spirituels, Pierre Hadot faisait remarquer à propos du fameux adage sacré inscrit sur le fronton du temple d’Apollon à Delphes, « Connais-toi toi-même ! », qu’il s’agit d’une formule dont le véritable sens est, pour le moins, « difficile à discerner ». Outre le fait qu’il a été le leitmotiv de la démarche socratique, on sait qu’il mit à l’épreuve la sagacité des philosophes antiques. Les stoïciens, en leur qualité de socratiques, ne font d’ailleurs pas exception. De fait, la doctrine stoïcienne, telle qu’elle fut enseignée par Épictète, peut se comprendre à travers le prisme de l’injonction à se connaître soi-même. Pour ce qui est de la voie bouddhique, le maître zen japonais Dōgen l’entend dans ses écrits comme un apprentissage de soi, qui peut faire penser à une quête de type socratique. À l’aune de ce constat, la question qui se pose est celle de savoir en quel sens il faut entendre la connaissance de soi et la visée de cette connaissance.

À travers une approche comparative, je cherche à montrer que le stoïcisme et le Zen s’accordent sur le fait que la connaissance de soi est un aspect fondamental de la pratique. En effet, ces disciplines de libération partagent une conception similaire de la condition humaine : la source de la souffrance, qui nous afflige au cours de notre existence, réside dans l’ignorance de ce que nous sommes véritablement. D’où l’importance d’un examen de soi à l’aide d’une pratique quotidienne. Toutefois, ni dans le stoïcisme ni dans le Zen, la pratique ne prend pas la forme d’une introspection, d’une recherche d’un soi caché, enfoui au plus profond de notre être, qu’il s’agirait de faire resurgir. Au contraire, tout rapport à soi est en même temps un rapport avec ce qui est autre que soi, en son sens absolu.

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Accès libre
Conférence suivie d'une discussion

Responsables : Simon EBERSOLT, Akinobu KURODA,
Takako SAITÔ, Bernard STEVENS, Mayuko UEHARA
Contact courriel : takako.saito@univ-lehavre.fr,
akinobukuroda@gmail.com, simon.ebersolt@gmail.com