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Après
des études de philosophie à l’Université impériale de Tôkyô (1909-1913) et en
Europe (1921-1928), notamment en France, où il rencontre entre autres Bergson
et Sartre, et en Allemagne, où il assiste aux cours de Husserl et de Heidegger,
Kuki Shûzô publie à Paris ses Propos sur
le temps – écrits en français et regroupant deux exposés prononcés à la
Décade de Pontigny de 1928 –, où il affirme le croisement du temps
phénoménologique et du temps métaphysique. De retour au Japon en 1929, il
devient, recommandé par Nishida Kitarô, enseignant à l’Université impériale de
Kyôto, où il va alors donner des cours sur l’histoire de la philosophie
occidentale depuis l’époque moderne, sur la philosophie française, assez méconnue
à l’époque, mais aussi sur des contemporains comme Bergson, Husserl et
Heidegger. Inspiré par la méthode phénoménologique, Kuki propose dans La structure de l’iki (1930) une
interprétation du phénomène intersubjectif de l’iki, supposé exclusivement japonais. Ses recherches ont
principalement porté sur la notion de contingence, qu’il considère comme le
« problème touchant le noyau de l’existence » et comme le thème
métaphysique par excellence, ainsi qu’il l’affirme dans son œuvre principale, Le problème de la contingence (1935).
C’est un concept dont la structure principale, la rencontre hic et nunc, se déploie dans toute son
œuvre, aussi bien dans ses réflexions sur le temps que dans ses analyses des
phénomènes esthétiques, en particulier de la rime.