lundi 30 avril 2018

Conférences Samedi 12 mai 2018

 
Quentin Blaevoet (Université de Lille III)

Titre : « L’héritage phénoménologique du jeune Nishida Kitarô »

Myoshinji Reuun'in 妙心寺霊雲院
Les Recherches sur le Bien (善の研究) sont l’expression d’une intuition philosophique première qui prend la forme, d’abord, d’une psychologie descriptive organisée autour de la notion d’« expérience pure » (純粋経験), empruntée à William James. Elle constitue pour Nishida le principe du processus d’unification de toute la réalité. 

Tant de par l’élaboration d’une psychologie descriptive que par la recherche de l’unité des multiplicités la philosophie de Nishida entretient comme un air de famille, une proximité avec la phénoménologie européenne initiée par Husserl, dont Nishida se fera commentateur et interprète dans les années qui suivent les Recherches sur le Bien. Les réflexions collectées dans『自覚に於ける直観と反省』1 consistent – du moins en partie – en la réévaluation de ces premières intuitions philosophiques à la lumière de la philosophie husserlienne elle aussi encore en cours d’élaboration. 

Dans quelle mesure la philosophie de Nishida, telle qu’elle se développe à partir du milieu des années 1910, est-elle tributaire de la phénoménologie de Husserl ? Sans négliger le fait que dans cet ouvrage Husserl ne constitue pas la seule pierre angulaire de la réflexion, il s’agira pour nous, au cours de cette étude, 1. d’analyser et d’interpréter les transformations de la philosophie de Nishida dans le passage de 『善の研究』(1911) à『自覚に於ける直観と反省』(1913-1917), 2. d’y déceler les influences de la phénoménologie husserlienne et d’en analyser la portée ; et 3. d’évaluer l’importance de la phénoménologie dans l’élaboration de la logique du Basho. 

Enfin, il s’agira non pas seulement de mettre en évidence l’héritage phénoménologique de Nishida, mais d’amorcer ce qui sera l’objet d’une autre étude, c’est-à-dire la nécessité contemporaine, pour la phénoménologie, de prendre en charge la philosophie de Nishida une fois sa pensée parvenue à l’âge de sa maturité, au sein de laquelle fleurissent les différents lieux, en particulier le lieu du Néant absolu qui dépasse les acceptions des transcendantalismes dans lesquels la philosophie de Nishida prend racine, y compris celle de Husserl. 

1. Nous utiliserons au cours de notre étude la traduction anglaise de Valdo H. Viglielmo, Takeuchi Yoshinori et Joseph S. O’Leary, Albany, State University of New York Press, 1987.

La séance aura lieu : de 14h30 à 17h30 à l’Inalco, 65 rue des Grands Moulins, 75013 Paris, salle 3.15.