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« L’utilité de l’outil et la vérité dans l’art »
Dans cette communication, nous examinerons la caractéristique de l’œuvre d'art principalement par trois points. D’abord, en étudiant l’outil qui appartient à la même catégorie que la chose fabriquée, nous examinerons le rapport entre nous et l’outil sous la perspective d’« utilité » dans la vie pratique. Heidegger caractérise l’utilisation d’outil dans le lien de son « emploi » (Wozu). De même, Bergson examine l’attention à la vie qui empêche la reconnaissance d’une chose qui apparaît toujours dans notre perception, mais sans être perçue.
D'autre part, L’Origine de l’œuvre d'art, Heidegger nous présente l’œuvre d’art comme ouvrant un « monde » (Welt) propre à chaque œuvre, en écartant le lien d’ « utilité ». Il en va de même chez Bergson ; il considère l’artiste comme celui qui peut nous montrer la « réalité » des choses à travers son œuvre d'art. Cette réalité ne signifie pas simplement l’état matériel d’une chose. Bien qu’elle apparaisse en rapport avec la reconnaissance du sujet qui perçoit, elle représente la propre apparence d’une chose qui n’est pas incorporée dans la vie pratique du percepteur. Il s’agit de deux caractéristiques de l’art dans la théorie de Heidegger et Bergson : le point de vue destiné à la vie pratique et la réalité même des choses.
Enfin, nous examinerons la pensée de Hideo Kobayashi qui considère la beauté pour les Japonais inséparable de l’utilisation de l’objet au quotidien. Ce n’est pas une attitude d’observateur d’une œuvre d'art en tant que spectateur au musée, mais celle de pouvoir sentir la matérialité et le rythme même de l’objet à la dimension physique. Même si la manière d’accepter la beauté n'est pas exactement la même que celle des Japonais jusqu’à l’ère Shôwa, Kobayashi présente notre rapport naturel avec la « chose » avant de le diviser en concept d’utilité et de beauté artistique.
À partir d’un commentaire d’une section portant sur la différence essentielle et existentielle qu’il faut établir entre sujet et individu dans le deuxième chapitre de la quatrième partie du livre majeur de Simondon, L’individuation à la lumière des notions de forme et d’information, nous allons tenter d’ouvrir une perspective dans laquelle pourraient se réconcilier les philosophies de Nishida et de Tanabe autour du concept de sujet individuel, afin d’aborder un problème délicat qui se pose aujourd’hui sur le rôle éthique à jouer pour un sujet dans le monde trans-/post-humaniste qui vient.
La séance aura lieu : de 14h30 à 16h30 à l’Inalco, 65 rue des Grands Moulins, 75013 Paris, salle 4.15.