mardi 14 mars 2017
Conférence Samedi 1 avril 2017
Emmanuel LOZERAND (Inalco)
Titre : Langue japonaise et philosophie.
Résumé :Pour réfléchir aux relations entre langue japonaise et philosophie, on procédera en deux temps. L’intervention débutera par une lecture critique de l'article d'Augustin Berque, « Le japonais » (in Jean-François Mattéi dir.) Encyclopédie philosophique universelle, IV : le Discours philosophique, Presses universitaires de France, 1998, p. 240-250). Elle se poursuivra, à partir de l'étude de quelques exemples, par une tentative d’évaluer certaines des caractéristiques philosophiques de la langue japonaise, que ce soit en terme de lexique, de syntaxe ou de rhétorique. On pourra ainsi s’interroger sur l’étonnant écart qui se fait jour entre la richesse des ressources conceptuelles et logiques réelles de la langue japonaise d’une part, les propriétés d’« absence », d’« immanence » ou de « dessaisissement », qui lui sont abondamment prêtées d’autre part.
Samuel MARIE (Université Lyon III)
Titre : La critique de la Modernité japonaise par MARUYAMA Masao.
Résumé : La tentative de Maruyama Masao de proposer une conception de la modernité qui ne soit pas réductible à un simple de processus d’occidentalisation intéresse à la fois l’historien des idées politiques et le philosophe politique dans la mesure où c’est l’universalité de l’idée de modernité comme telle, et des notions qui lui sont intimement liées, tels que les droits de l’homme ou la démocratie, qui se trouvent en jeu dans ses travaux. En effet, Maruyama, et ce bien avant les travaux de Amartya Sen, est l’un des premiers, parmi les penseurs politiques, à défendre l’idée d’une modernisation qui ne se réduise ni à une position occidentalo-centrique dans laquelle l’Occident serait pris comme la référence absolue en terme de modernité, ni à une posture ethnocentrique qui consisterait à rejeter la modernité en tant que telle au nom d’une identité culturelle singulière et irréductible. L’objectif de Maruyama est d’élaborer un idéal de modernité qui soit authentiquement universel et à partir duquel il serait possible de diagnostiquer les pathologies de la modernité japonaise et de dessiner les conditions d’une implantation durable de la démocratie dans le Japon d’après-guerre. Nous examinerons donc, afin de comprendre sa critique de la modernité japonaise, son concept de modernisation. Puis, dans un second temps, nous examinerons son diagnostic des pathologies de la modernité japonaise, et enfin nous examinerons si Maruyama parvient véritablement à dépasser un point de vue eurocentrique.
La séance aura lieu : de 14h30 à 17h30 à l’Inalco, 65 rue des Grands Moulins, 75013 Paris, salle 3.03.