vendredi 22 mars 2019

Conférence Samedi 23 mars 2019

M. James W. Heisig, Nanzan Institute of Religion and Culture, Nagoya, Japon
« Whither Nishida’s God ? »
          
After reviewing my own struggles with the idea of God prior to coming to Japan, I will quickly review the impact of my reading of Kyoto-School philosophy on the subject. In particular, attention will be given to Nishida's own struggles with the idea and its differences from the way God is treated in the Western philosophical traditions in which I was educated. From there, I will attempt to use Nishida's own philosophy to suggest an approach that Nishida himself did not pursue. In particular, I will draw attention to 3 interlocking and relevant insights and then 2 important oversights, and from there suggest a new approach to moves the question from Nishida to a new position that builds on his ideas but is not restricted to them.

La séance aura lieu de 15h00 à 17h00 à l'Inalco, 65 rue des Grands Moulins, 75013 Paris, salle 4.17.




vendredi 8 mars 2019

Conférences Samedi 16 mars 2019

Masataka MURAMATSU, université de Hokkaidô 
« Quel est l’esprit de l’ironie ?  HAYASHI Tatsuo 林達夫 et la pensée japonaise d’après-guerre »

En 1946, un an après la défaite japonaise lors de la Seconde Guerre mondiale, Hayashi Tatsuo (1896-1984), un des intellectuels japonais les plus importants du XXesiècle, a publié un article intitulé « Esprit de l’ironie ». Dans cet article, Hayashi, qui avait réussi à garder le silence pendant la guerre sans jamais collaborer à la propagande militariste, a expliqué sa « stratégie du désespoir » qui lui avait permis de se taire pendant la guerre. En fait, contrairement à d’autres intellectuels qui avaient collaboré (ou avaient été forcés de collaborer) à la guerre par leurs articles ou leurs conférences, Hayashi n’avait jamais mentionné la politique pendant la guerre. Selon Hayashi, cette stratégie du silence qui peut être caractérisée d’ironique est préférable à la résistance directe qui aurait pu être écrasée très facilement par le gouvernement répressif. Hayashi a même suggéré que certains avaient feint de coopérer avec le régime impérialiste pour l’attaquer dès que cela aurait été possible. Hayashi catactérise une telle attitude par le mot de l’« ironie » : « Pour ceux qui aiment la liberté, rien n’est plus séduisant que l’ironie. Rien n’est plus libre pour nous que de jouer le rôle de l’adversaire, ou de faire le contraire de ce que nous voulons au fond de notre cœur. L’esprit libre s’adapte à la situation avec souplesse, mais en même temps il résiste avec ténacité. ». L’esprit de l’ironie est donc, selon lui, la seule attitude qu’il ait pu prendre pendant la guerre pour attaquer le gouvernement militaire.
Mais nous sommes en droit de nous demander s’il s’agit là d’une apologie a posteriori du silence. Nous pouvons également nous demander si l’ironie est vraiment capable de critiquer un régime totalitaire sans que l’auteur ne soit inquiété. En fait, la stratégie de l’ironie ne peut être dite efficace que lorsque ce qu’elle suggère est compris, c’est-à-dire, quand elle s’arrête d’être justement de l’ironie.
Dans cet exposé, nous essayerons d’analyser cette « stratégie » de l’ironie et de mesurer le pouvoir de cette stratégie en nous référant au contexte historique pour apprécier le statut et la philosophie de Hayashi Tatsuo après la Seconde Guerre mondiale. Nous essayerons aussi d’analyser l’influence de la philosophie française sur Hayashi qui n’est pas bien connu en France quoiqu’il ait joué un grand rôle dans l’introduction de la culture française au Japon avant la guerre.

La séance aura lieu de 14h30 à 16h30 à l'Inalco, 65 rue des Grands Moulins, 75013 Paris, salle 4.17.