vendredi 23 octobre 2020

Vidéoconférence Samedi 14 novembre 2020

14h00-14h45 suivie de discussion 

KAWASATO  Suguru  (Université de Nagoya, Inalco)


« Les fondements esthétiques de la critique chez Kobayashi Hideo : inspirations bergsonienne et rimbaldienne de la beauté et de l’acte de croyance  »

fin de séance 15h30

 

Pour le lien Zoom, prière de contacter : takako.saito@inalco.fr

contact courriel : takako.saito@inalco.frakinobukuroda@gmail.comsimon.ebersolt@gmail.com

 

         L’objectif de cette communication est d’examiner, à travers la critique de Kobayashi Hideo (1902-1983) sur le philosophe français Henri Bergson (1859-1941) et le poète français Arthur Rimbaud (1854-1891), l’attitude de l’esprit envers la création artistique ainsi que son aspect transcendantal en dehors du cadre du christianisme. Kobayashi souligne l’importance de la volonté de créer l’œuvre d’art chez l’artiste tout en étant conscient du fait qu’il y a des facteurs inconnus qui entrent dans le processus créatif artistique. Ces éléments sont appelés par Kobayashi shukumei 宿命 (destin). À travers l’intérêt pour Bergson dont a fait preuve le mouvement philosophique du vitalisme sous l’ère Taishō (1912-1926), nous pouvons attester de l’influence de Bergson sur Kobayashi.

       Dans la philosophie de Bergson, la notion de « vie » possède une sorte de transcendance (bien qu’elle soit différente de celle de la religion), de telle sorte que nous pouvons dire que l’idée de shukumei porte aussi sur certains aspects transcendants. Nous pouvons y trouver, dans le monde après la « mort de Dieu », une sorte de croyance religieuse. Dans la pensée de Bergson, l’art et la perspective religieuse sont comme deux entités inséparablement liées l’une à l’autre, car c’est l’apparition des choses dans le monde qui fait surgir une caractéristique « divine » dans l’œuvre d’art. Bergson considère Dieu comme ce qui apparaît dans le phénomène immanent de ce monde, mais Kobayashi, en se débarrassant de ce point de vue chrétien, garde seulement la structure de pensée de Bergson : c’est l’apparition des choses même qui possède l’aspect transcendant sans religion.

       Kobayashi pense que le philosophe et le poète sont égaux dans le sens où ils tentent de créer l’œuvre d’art en s’appuyant sur « ce qui est donné immédiatement à la conscience ». L’esthétique de Bergson souligne le point de vue selon lequel l’artiste crée des choses par sa propre volonté, mais le statut de l’artiste est plutôt de recevoir la « bonté divine » en enlevant le voile destiné à la vie quotidienne. Par contre, Kobayashi, qui n’est pas chrétien, suppose que l’artiste (poète) crée les œuvres d’art à travers son propre effort. Bien que Bergson parle de l’effort de l’artiste, l’utilisation de cette notion est différente chez Kobayashi : chez Bergson, l’artiste possède le statut d’intermédiaire de Dieu, mais pour Kobayashi, la caractéristique de l’artiste est de créer des œuvres avec une nouvelle utilisation des mots, c’est-à-dire que l’effort dérivé de la part de l’homme vaut le créateur complet dans le domaine de l’art.

       Dans la première critique de Kobayashi sur Rimbaud, il peut y avoir deux points de vue remarquables : c’est le fait qu’« un artiste doit avoir le néant (mu ) tout d’abord », puis le shukumei entre dans la tête de l’artiste en arrière d’elle avec les « yeux de prière » (kitôsha no me 祈祷者の眼). La première veut dire qu’en abandonnant le point de vue quotidien (mu), on peut arriver et accepter ce qui est « inconnu ». La seconde signifie que ceux qui prient ne sont pas des personnes qui donnent leurs prières avec seulement une partie de leur esprit ; ils prient avec l’esprit entier. En ayant cette attitude de l’esprit, ce qui se trouve hors de la conscience (que Kobayashi appelle la « réalité extérieure ») peut entrer dans l’esprit de l’artiste.

vendredi 12 juin 2020

Vidéoconférences Samedi 27 juin 2020

13h00-15h30

Raphaël PIERRES (Université Paris I Panthéon-Sorbonne)

« Pour une analyse comparatiste du problème de l’intériorité »

Nous partons du constat que les débats sur le caractère européen du sujet, très polarisés, semblent trop souvent réducteurs: il y a ou il n’y a pas de sujet hors de l’Occident, tout ou rien. Par contraste, mobiliser la notion d’intériorité permet d’introduire des nuances dans ces grandes oppositions. Nous désignons par intériorité un modèle de l’esprit comme espace intérieur, indissociable de pratiques historiquement et géographiquement situées. Or, il apparaît difficile de défendre l’idée qu’il n’y a rien de tel que l’intériorité au Japon, pas de pratiques intérieures, aucune présence du vocabulaire de l’intériorité dans les textes littéraires et théoriques 1.
Toutefois, il ne suffit pas de se contenter du repérage de ce trait commun: il s’agit au contraire pour nous de le prendre pour base d’un travail philosophique de comparaison et de problématisation. Un premier enjeu de ce travail comparatiste tient ainsi à la tentative théorique d’une historicisation, qui ne soit pas une relativisation, des structures: car les structures, une fois constituées, ont une résistance, et tendent à orienter vers des formes qui ne sont pas arbitraires. Par cette enquête  comparatiste, il s’agit de mettre à jour les contraintes qui orientent tel ou tel tracé du partage entre intériorité et extériorité.
Un second enjeu engage la problématisation du motif-même de l’intériorité. D’un côté, prendre au mot cette image conduit à des contradictions logiques, difficiles à surmonter, qui engagent le statut épistémologique de l’introspection: il y a de solides raisons de penser que le modèle de l’intériorité conduit à concevoir les idées comme privées –ce qui pose des difficultés en théorie de la signification2 –ou qu’appliquer à l’esprit la logique du lieu est une faute de grammaire, une erreur de catégorie3.
Mais de l’autre côté, ne pas du tout prendre l’intériorité au pied de la lettre, la considérer simplement comme un mythe ou un faux problème tend à désincarner complètement l’image, à la couper de son socle historique, c’est-à-dire à en manquer l’effectivité pratique. Dès lors, faut-il renoncer à se figurer l’esprit en termes d’intériorité, pour privilégier, par exemple, une conception sociale de ce que nous désignons comme mental, ou bien faut-il maintenir un usage du réseau sémantique de l’intériorité afin de penser la situation du mental, et tout particulièrement, son incarnation?
C’est dans cette perspective qu’il nous faut désormais faire un pas de plus, et passer du repérage de similitudes à l’analyse de différentes manières dont l’intériorité a pu être problématisée, en particulier dans la philosophie japonaise. En ce sens, il nous apparaît tout spécialement remarquable que la réception de la philosophie européenne au début de l’ère Meiji ait donné lieu à des tentatives d’élaborer des phénoménologies dont le fondement ne soit pas l’égologie. Cet axe problématique (restreint pour cet exposé aux critiques phénoménologiques de l’intériorité4) nous permettra ainsi de jeter une lumière nouvelle sur les notions de 場所5 et de風土en tant qu’elles peuvent être mobilisées pour interroger la situation et l’incarnation du mental selon un autre mode que celui de l’intériorité.

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1A l’exception notable de Karatani (1980).
2. Wittgenstein (1953). Voir aussi Bouveresse (1976) et Descombes (1995).
3. Ryle (1949).
4. Heidegger (1927). Voir aussi Patocka (1936), Merleau-Ponty (1945), Sartre (1936).
5. Nishida (1911, 1918).
6. Watsuji (1935).

KURODA Akinobu (Université de Strasbourg)
Une phénoménologie de l’ombre - Une lecture croisée d’Éloge de l’ombre et de L’OEil et l’esprit -

Merleau-Ponty avait lu Éloge de l’ombre de Tanizaki, il aurait pu ajouter le nom de l’écrivain japonais à côté de Balzac, Proust, Valéry et Cézanne qui partagent tous « la même volonté », selon le philosophe français, « de saisir le sens du monde ou de l’histoire à l’état naissant ». À partir de cette hypothèse inspirée par le concept de « texture de l’Être » (L’oeil et l’esprit) et celui de « profondeur de l’être » (Le visible et l’invisible), cette communication se propose de présenter une nouvelle lecture qui consiste en une approche phénoménologique de ce chef-d’oeuvre d’essai esthétique, « l’un des textes les plus séduisants qui aient été écrits sur l’esthétique traditionnelle japonaise1 ». Il s’agit d’une tentative d’y trouver autre chose qu’« un éloge funèbre » qui est né du « sentiment poignant qu’un certain monde s’effondrait, effondrement dont l’intrusion de l’Occident était, sinon l’unique responsable, du moins l’occasion2 » ou « ce que le culte moderniste de la lumière était en train de faire perdre à l’humanité3 ».
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1 Jean-Jacques Origas, « TANIZAKI JUN.ICHIRŌ (1886-1965) », © Encyclopædia Universalis France.
2 Jacqueline Pigeot, Éloge de l’ombre, notice, in OEuvres, Gallimard, « Bibliothèque de la Pléiade », 1997, p. 1888.
3 Max Milner, L’envers du visible. Essai sur l’ombre, Éditions du Seuil, 2005, p. 388.

mercredi 19 février 2020

Conférences Samedi 29 février 2020

14h30-18h00, Inalco, 65 rue des Grands Moulins, salle 5.12


Macha SPOEHRLE (Université de Genève / Université de Tôkyô)

« Réflexions sur l’interprétation du musubi par ORIKUCHI Shinobu 折口信夫 »


Le travail d’Orikuchi Shinobu (1887-1953) s’inscrit dans un courant d’études qui relie la philologie, l’étude de la littérature et des mythes, dans une perspective rappelant parfois celle des penseurs nativistes d’Edo. L’éclectisme apparent de son œuvre, théorique et romanesque, et des disciplines qu’il aborde ne rend, selon nous, pas compte de la cohérence des questionnements qui l’animent. Cette communication se propose d’en étudier un aspect à travers le concept de musubi.
Orikuchi n’est pas le premier à avoir remarqué la place particulière des divinités du musubi et tenté de leur donner un sens. On remarque qu’il suivit ainsi le travail de Motoori Norinaga (1730-1801), ou encore, qu’il emprunta des concepts à Suzuki Shigetane (1812-1863). Mais ce qui démarque Orikuchi est son interprétation de la nature et du fonctionnement des rites (chinkon ou tamafuri). Selon la critique actuelle, celle-ci contient des arguments capables de renverser certaines idées fondatrices du shintô d’Etat, comme le culte des ancêtres, ou encore la nature par essence divine de l’empereur.
Le propos d’Orikuchi paraît à première vue contradictoire, si l’on observe l’évolution de son discours sur le shintô et les religions ou croyances dites indigènes de l’archipel, avant et après la défaite de 1945. Dans sa lecture des textes et des poèmes du VIIIème (Kojiki (712), Nihonshiki (720), Man’yôshû (compilé fin VIIIe)) il considère généralement les croyances de l’archipel comme relevant du polythéisme, voire du panthéisme. Pourtant, cette « myriade de dieux » est précédée de divinités, dites solitaires, qui ont pour « fonction unique d’insuffler une âme à toute chose ». Ainsi, le 23 juin 1946, lors d’une allocution radiophonique, Orikuchi affirme que la croyance du musubi et les rites qui l’accompagnent (chinkon) sont issus d’un principe unique et donc une expression indigène de « monothéisme », force unificatrice dans lequel le shintô devrait puiser son énergie pour faire face aux défis à venir. (« Nouvelles directions du Shintô », Shintô no atarashii hôkô, 1946). Or, nous supposons que sa thèse du musubi n’est pas réductible à une  réponse aux bouleversements idéologiques qui suivirent la défaite de l’empire du Japon.
Nous verrons que son étude de la succession impériale lors du rite d’intronisation (Daijôsai no hongi, 1928) comporte des similitudes avec son interprétation du musubi, concernant l’origine et le fonctionnement de l’âme (impériale) et son rapport au corps. Le lien (musubi) entre le spirituel et le corporel y est assuré par un medium, la miko (chamane, vestale), qu’Orikuchi étudia lors de travaux ethnographiques à Okinawa (1921, 1923). Or, la miko chez Orikuchi apparaît tour à tour sous les traits d’une conteuse (kataribe), d’une concubine de l’empereur ou de l’impératrice elle-même. Ces figures constituent un leitmotiv, qui apparaît tant dans ses études que dans ses romans. Nous analyserons le rapport entre le musubi, en tant que principe générateur d’âme à toute chose, et la production littéraire, en particulier dans l’étude de la « Genèse de la littérature japonaise (nationale) » (1924-27).

SUZUKI Hirofumi (Université de Paris / Inalco)
« Mythologie en période de crise : Recherche sur la conception de shinwa 神話 au carrefour de l’historiographie et de l’idéologie nationaliste »

Communément, on affirme que l’idéologie nationaliste du kokutai aurait eu une influence constante et durable depuis Meiji jusqu’à l’immédiate après-guerre et que, sous cette influence, les études scientifiques et objectives relatives aux Kojiki et Nihon shoki qui relevaient d’un certain tabou, n’auraient pu beaucoup se développer. Contrairement à cette idée reçue, nous entendons démontrer que la science des mythes occidentale appliquée aux textes japonais a contribué sous certains aspects au développement de cette idéologie nationaliste. Ce constat nous permettra de d’analyser d’un nouvel œil cette idéologie et démontrer que le kokutai n’est pas figé et a varié historiquement. À cette fin, nous proposons une étude axée autour de l’année 1910 comme point de basculement dans le caractère de cette idéologie.

jeudi 23 janvier 2020

Conférences Samedi 1er février 2020

14h30-18h00, Inalco, 65 rue des Grands Moulins, salle 3.03

Grégoire JOUCLAS (Inalco)
« L’analyse critique de la philosophie éthique occidentale et sa tentative de dépassement par WATUSJI Tetsurô 和辻哲郎 dans son ouvrage Ningen no gaku toshite no rinrigaku  (L’Éthique en tant qu’étude de l’humain) »

Il s’agit d’un travail en cours pour le mémoire de M2. Mes recherches consistent pour l’instant à comprendre comment Watsuji intègre, critique et tente de dépasser la conception éthique des philosophes qu’il traite dans NGTR, ceci pour poser les fondations de son propre système éthique, « adapté » à la nation japonaise. Voici l’ordre d’analyse des auteurs par Watsuji, que nous respecterons dans cet exposé : Aristote, Kant, Cohen, Hegel, Feuerbach et Marx.
Dans une première partie je présenterai et contextualiserai succinctement l’auteur (Watsuji Tetsurô) et l’œuvre (Ningen no gaku toshite no rinrigaku, abrégé NGTR) sur lesquels je travaille. En me fondant notamment sur une postface de Koyasu Nobukuni 子安宣邦, je montrerai comment le séjour en Europe de Watsuji (1927-1928), sa lecture de Heidegger et son ouvrage Fûdo 風土 ont conditionné la création de NGTR, et plus notablement de Rinrigaku 倫理学.
Dans une seconde partie je ferai parler le livre NGTR, qui présente et critique dans l’ordre cité plus haut la philosophie éthique des différents auteurs. Il s’agira de résumer brièvement et chronologiquement la pensée de chaque auteur, et la position prise par Watsuji.
Dans une dernière partie j’offrirai un résumé synthétique (« en colonne ») de la position de Watsuji face à ces différents philosophes (ce qu’il retient, critique et tente de dépasser). Nous verrons que, grâce à cette analyse en colonnes, la position de Watsuji apparaît clairement et synthétiquement.
En conclusion, j’évoquerai rapidement la suite de mon travail : d’une part, approfondir la période dans laquelle s’inscrit Watsuji, pour mieux comprendre les enjeux historiques et intellectuels qui ont produit chez notre auteur cette insistance sur les concepts de ningen (l’humanité vue comme l’espace entre chaque individu) et d’aidagara (concept lié qui parle de l’« entrelien » qui unit les humains dans une communauté vivante liée à un milieu particulier). Je m’aiderai des ouvrages de spécialistes japonais reconnus comme Koyasu Nobukuni 子安宣邦 ou Karube Tadashi 刈部直. D’autre part, je chercherai à trouver un positionnement un peu original face aux auteurs précités, qui me permettra de justifier le présent travail de recherche.

KAWASATO Suguru (Inalco, Université de Nagoya)
« KOBAYASHI Hideo 小林秀雄, Bergson et Platon : ce qui dépasse l’individu dans la critique de Kobayashi »

Vers la fin des années 1950, Kobayashi a écrit trois critiques sur la Grèce antique. Le titre de ces critique est : « L’impression de la Grèce » (1954), « Les choses démoniaques » (1958) et « La République de Platon » (1959). Non seulement ces articles, Kobayashi compare, au début de son annexe de l’ouvrage Motoori Norinaga (1979), l’idée de ce dernier et celle de Platon que l’on trouve dans Phèdre.
Nous examinons selon trois points la problématique suivante : y a-t-il le même type de structure dans la pensée de Kobayashi et dans celle de Bergson, en ce qui concerne le dépassement de l’individu et l’élan vital ?
Nous verrons d’abord selon l’interprétation de Socrate par Kobayashi que l’unité des individus se construit à travers le dialogue grâce à la force du kotodama. De même, la parole indépendante de chaque individu est créée par cette même force. Cela va donc dans les deux directions : des individus à l’unification et inversement.
Ensuite nous travaillerons, par la philosophie de Bergson, le fait que chaque espèce est produite par le mouvement de l’élan vital, c’est-à-dire la totalité qui s’avance en créant la multiplicité des espèces. C’est seulement l’homme qui peut saisir, par son intuition, le mouvement inverse de cet élan vital en remontant vers l’unité.
Dans la troisième partie, nous analysons ce qui dépasse l’individu par Kobayashi en examinant le récit d’Er par Platon et la grande bête (la société). Dans le premier, Platon a fait apparaître le monde dont il a hérité tel qu’il est dans ces récits. Ces derniers ne viennent pas de sa propre interprétation mais de ce qui dépasse Platon lui-même. En ce qui concerne la bête, Kobayashi pense que, même si on essaie de la saisir en tant que telle, on ne peut pas la contrôler. Ici aussi la volonté de l’individu est dépassée car elle ne concernera jamais qu’une partie de la bête.
Il y a une structure similaire entre la pensée de Kobayashi et celle de Bergson. En considérant les trois parties, on peut conclure qu’il y a quelque chose qui dépasse l’individu dans la pensée de Platon selon Kobayashi : ce qui existe en tant que tel, avant l’inspiration d’un individu. Il s’agit de la même chose pour l’élan vital qui préexiste à l’homme.