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Miki
Kiyoshi entre en 1917 à l’Université impériale de Kyôto pour suivre les cours
de Nishida Kitarô, dont les Études sur le
bien (1911) l’ont impressionné. Entre 1922 et 1925, il fait des séjours
universitaires en Allemagne, pour suivre les cours de Rickert à Heidelberg,
puis ceux de Heidegger à Marbourg, et en France, où il rédige une grande partie
de sa première œuvre publiée, L’étude de
l’homme chez Pascal (1926), interprétation de l’œuvre du philosophe français
selon la méthode herméneutique heideggérienne. Tandis qu’il devient enseignant
à l’Université Hôsei (Tôkyô) en 1927, il s’intéresse de plus en plus au
marxisme sur lequel il publie plusieurs articles retentissants, comme « La
forme marxienne de l’anthropologie » (1927), mais accusé d’avoir aidé
financièrement le Parti communiste japonais, il est emprisonné et perd son
poste en 1930. Sorti de prison et abandonnant la carrière universitaire, Miki écrit
des commentaires sur l’actualité pour le Journal
Yomiuri, tout en continuant de publier des articles et des œuvres
philosophiques, comme La philosophie de
l’histoire (1932) et La logique de
l’imagination (t. 1 publié en 1939), qui portent sur les rapports entre le
rationnel et l’irrationnel (entre ce qu’il appelle le logos et le pathos), en
particulier sur la structure par laquelle l’irrationalité de l’être parvient à
la rationalité. Dans un contexte de guerre contre la Chine, il participe à
partir de 1937 à un think tank
gouvernemental, l’Association de recherche Shôwa, où il met en avant l’idée de « communauté
est-asiatique ». Soupçonné d’avoir caché un communiste recherché par la police
politique, il est envoyé en prison et y meurt en 1945.
Miki
Kiyoshi zenshû (Œuvres complètes de Miki Kiyoshi), éd. Ôuchi Hyôe大内兵衛 et al., 20 vol.,
Tôkyô, 1966-1968. [en abrégé MKZ, avec
indication du volume en chiffres romains]
I) Texte de Miki traduit
en français :
« L’empirisme intégral »
[1941], trad. par Ebersolt Simon,
in Ebersolt Simon, Une réception japonaise de Bergson :
Miki Kiyoshi et l’empirisme intégral, mémoire de Master soutenu à
l’Université de Paris I, 2010, p. 82-103 ; trad. de : Jûsokuteki keikenron 充足的経験,
in Shisô 思想
(Pensée), 227, avril 1941, p. 1-24 (MKZ
V, p. 284-319).
II) Textes de Miki traduits en
anglais :
« The Study of the
Human » (extraits), trad. par Kopf Gereon,
in James W. Heisig, Thomas P. Kasulis, John C. Maraldo (éd.), Japanese
Philosophy. A Sourcebook, Honolulu, University
of Hawaiʿi Press, 2011, p. 702-705 ; trad. de : Tetsugakuteki ningengaku 哲学的人間学, 1936, (MKZ XVIII, p.
127-129, 147, 147, 167, 170-172).
« Towards a Logic of
Imagination » [extraits], trad. par Kopf
Gereon, in James W. Heisig,
Thomas P. Kasulis, John C. Maraldo (éd.), Japanese Philosophy. A Sourcebook, Honolulu, University of Hawaiʿi Press, 2011, p.
705-707 ; trad. de : Kôsôryoku
no ronri dai ichi 構想力の論理 第一, Tôkyô, Iwanami shoten, 1939 (MKZ VIII, p. 4-10).
III)
Études en français et en anglais :
Ebersolt, Simon, « Une réception japonaise de
Bergson : Miki Kiyoshi et l’empirisme intégral », in Revue philosophique de la France et de
l’étranger (PUF), 2012/2 Tome 137, p. 209-222.
Townsend,
Susan C., Miki Kiyoshi 1897-1945. Japan’s
Itinerant Philosopher, Leyde, Brill, 2009, p. 270.